Tsav: le levain dans la pâte
- Par yona-ghertman
- Le 22/03/2018
- Dans Parasha
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Cycle : la paracha selon le Sforno*
Tsav : Le levain dans la pâte
La Paracha de Tsav est la suite logique de Vayikra, la précédente paracha ; cette dernière, comme le souligne le Sforno*, ouvrait le 3ème livre de la Torah sur les détails sur la pratique des sacrifices, animaux comme végétaux, pouvant être approchés au Tabernacle de D’.
Notre Paracha va donc décrire à présent la loi applicable à chacun d’entre eux ainsi que leurs différences, à l’instar des différences au niveau des actions et des intentions de chacun des « enfants du D’ vivant » (Osée, 1,10)
Intéressons-nous à un type particulier de sacrifices : Le « sacrifice rémunératoire ». Le verset introduit ce type de sacrifices par un pluriel, זֶבַח הַשְּׁלָמִים.
Selon le Sforno, cette expression au pluriel nous informe que même si tous les sacrifices rémunératoires font partie de la même catégorie des offrandes dite de « moindre sainteté », il y existe néanmoins des différences entre eux.
Le sacrifice de remerciement, קרבן תודה, est ramené en tant qu’exemple par le Sforno. Ce dernier devra être obligatoirement composé de gâteaux de pain ‘hamets, car le remerciement du quidam au sujet du danger auquel il aura miraculeusement échappé aura forcément pour cause שאור שבעיסה, « le levain qui se trouve dans la pâte » (TB, Berahot, 17a).
Cette expression talmudique désigne le mauvais penchant qui, à l’instar du levain qui digère et fait gonfler la pâte, provoque chez l’homme un entropique état propice à la faute, à l’inverse du calme et de la sérénité nécessaires à l’accomplissement de la Torah et des Mistvot.
Le Sforno note toutefois que les sortes de gâteaux de Matsot, gâteaux non levés, seront plus nombreux que ceux de pain et plus les gâteaux de pain seront nombreux, plus le miracle dont a en a bénéficié celui qui en apporte l’offrande se propagera auprès de ceux qui seront, de facto, plus nombreux à en consommer.
Ainsi, dans l’écho amplifié par le קרבן תודה de reconnaitre l’effet nocif du mauvais penchant, s’esquisse un appel à un chemin harmonieux, loin des extrêmes et de l’agitation qui fermente sournoisement dans l’esprit de l’homme et l’entraine vers la faute.
Un enseignement subtilement relevé par le Sforno dans cette Paracha de Chabbat Hagadol précédant la fête de Pessah’, la fête de la liberté sur le hamets que nous possédons, aussi bien dans nos maisons que dans nos cœurs.
Elie DAYAN
*Rav 'Ovadiah Sforno, Italie 1480-1550
Texte original :
צַו אֶת אַהֲרֹן – זֹאת תּוֹרַת הָעֹלָה. אַחַר שֶׁהִגִּיד מַעֲשֶׂה הַקָּרְבָּנוֹת אָמַר הַתּוֹרָה הָרְאוּיָה לְכָל אֶחָד וְאֶחָד, אֲשֶׁר בָּהּ רָמַז חֵלֶק עִיּוּנִי בָּהֶם. וְאֵין סָפֵק כִּי יֵשׁ הֶבְדֵּל רַב בֵּין ״בְּנֵי אֵל חַי״ בִּפְעֻלּוֹתֵיהֶם וְכַוָּנוֹתֵיהֶם, דּוֹמֶה לַהֶבְדֵּל אֲשֶׁר בֵּין מִינֵי הַקָּרְבָּנוֹת.
וְאָמַר, וְזֹאת תּוֹרַת זֶבַח הַשְּׁלָמִים – וְהוֹדִיעַ שֶׁאַף עַל פִּי שֶׁכָּל הַשְּׁלָמִים קָדָשִׁים קַלִּים, מִכָּל מָקוֹם יֵשׁ חִלּוּק בֵּינֵיהֶם: שֶׁאִם הֵם עַל אודות הוֹדָאָה, יִהְיֶה עִמָּהֶם ״לֶחֶם״, בְּתוֹכוֹ מִין ״חָמֵץ״. כִּי אָמְנָם סִבַּת הַסַּכָּנָה אֲשֶׁר עָלֶיהָ הַהוֹדָאָה הוּא ׳שְׂאוֹר שֶׁבְּעִיסָה׳, מִכָּל מָקוֹם מִינֵי הַמַּצּוֹת רָבוֹת עָלָיו, וּבִרְבוֹת הַלֶּחֶם יִתְפַּרְסֵם הַנֵּס לְאוֹכְלִים רַבִּים
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