Lire le livre de JOB

  Lire le Livre de JOB

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par Yona GHERTMAN

 

 Il n'aura pas échapper aux lecteurs du site la parution de mon nouvel ouvrage : Une lecture du livre de Job, la foi mise à l’épreuve.

Etudier et commenter le Livre de Job est quelque-chose de tout-à-fait particulier. Certes, il s’agit d’une partie de la Bible assez difficile d’accès à priori. Pourtant, on remarque vite que le texte s’adresse à nous tous. Il met en avant nos questions sur Dieu et sur la vie de manière générale : quel est le sens des souffrances ? Des épreuves ? Ce sont des interrogations universelles, que l’on se pose tous un jour ou l’autre…

Job s’exclame : « Périsse le jour où je suis né, la nuit qui a dit : "Un homme a été conçu !" » (Job 3, 2). La première réaction est de s’indigner du blasphème prononcé, et de ceux qui suivent dans la suite de son discours, avant de se reprendre : « Mais comment aurais-je réagi à sa place, confronté à de telles épreuves ? ».

Car avant de se plaindre, avant d’être prêt à remettre en question une vie entière de grande piété, Job a souffert. Il a perdu tous ses enfants, ses biens, et a été frappé de plaies malignes… dans tout son corps.

Job a-t-il vraiment existé ? Est-il possible pour un seul homme de supporter autant de maux ? Cela est sujet à débat. Selon Maïmonide, il s’agit avant tout d’une parabole de la souffrance, ou plutôt : de la limite à partir de laquelle la souffrance n’est plus supportable, même pour la personne la plus pieuse possible (Guide des Egarés III, 22).

Certains sont frappés financièrement ; d’autres ont des problèmes familiaux ; d’autres encore des problèmes de santé. Peut-on garder la foi en Dieu et continuer à observer scrupuleusement la pratique des mitsvote après avoir subi le pire ? Aucune réponse objective ne peut être apportée, car « le pire » est subjectif. Chacun selon sa subjectivité propre, il arrive un degré de douleur -physique ou morale- qui provoque une crise existentielle, un bouleversement dans le rapport au divin.

Pourquoi moi ? Qui s’imagine véritablement mériter les épreuves qui le touchent ? Et si l’on admet que nos actions ne sont pas si louables, alors on interroge au sujet des autres : Pourquoi tant de justes sont-ils frappés alors qu’ils sont si pieux ? Pourquoi tant de juifs ont-ils trouvé la mort dans les pogroms ou les camps alors qu’ils n’avaient jamais fait de mal ?

Peut-on légitimement interroger la justice divine et ses répercussions concrètes dans nos vies ? Selon les Sages du Talmud, le premier à avoir adopté une telle démarche n’est autre que Moïse : « Pourquoi le juste est-il frappé par le mal (Tsadik verâ lo), alors que le méchant évolue dans l’opulence (Rachâ vétov lo) ?! » (Berakhot 7a).

Dans le livre de Job, plusieurs réponses sont apportées. Chaque réponse prononcée par les amis de Job constitue une thèse fondamentale sur la Providence, c’est-à-dire sur la manière dont D.ieu dirige Son monde en S’impliquant dans nos vies. A la fin de l’ouvrage biblique, un jeune inconnu prend la parole : Elihou. Il s’insurge contre la légèreté de ceux qui prétendent expliquer les souffrances des autres… Mais il finit pourtant par proposer lui aussi une théorie sur la Providence, avant que D.ieu n’intervienne pour s’adresser à Job « du sein de la tempête » (Job 38, 3).

Voilà donc des problématiques et des réflexions fondamentales sur lesquelles il convient de nous pencher. C’est ce que je propose dans ce nouvel ouvrage, à travers un commentaire du Livre de Job et une réflexion générale sur les voies de la Providence.

*Y. Ghertman, Une lecture du livre de Job, la foi mise à l’épreuve- éditions Lichma, www.editionslichma.com

 

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