limoud ; site des études juives ; livres de Torah en français
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Le site des études juives a-t-il encore une raison d'être ?
- Par yona-ghertman
- Le 13/08/2023
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Le site des études juives a-t-il encore une raison d’être ?
Y a-t-il encore un intérêt à écrire
des articles et des livres de Torah en français ?
La situation du judaïsme français à notre époque est paradoxale. D’un côté, les ouvrages en français, ainsi que les sites internet présentant des informations riches et complètes se sont multipliés ces dernières années. D’un autre côté, il est plus rare de trouver des publications combinant un strict respect de l’esprit talmudique et de la Halakha, avec une profondeur de pensée.
En ce qui concerne les données exhaustives que l’on peut trouver sur des questions halakhiques, le site « Torah-Box » a opéré une révolution incroyable. En utilisant correctement leur moteur de recherche (ou tout simplement « Google »), il est possible de découvrir des réponses rédigées en français, avec des références nombreuses et précises sur beaucoup de questions pratiques (notamment grâce au travail colossal du Rav Gabriel Dayan).
Cependant, en ce qui concerne les réflexions de fond, les érudits ayant accès aux textes restent très souvent sur l’hébreu/araméen et ne voient pas l’intérêt de traduire les débats talmudiques dans la langue de Molière. Certains s’y risquent tout de même, à l’instar du Rav Gérard Zyzek qui dirige la Yéchiva des étudiants de Paris. Il a produit ces dernières années des ouvrages très profonds ayant l’objectif de traduire des questions existentielles en termes talmudiques (ou l’inverse ?). Ses études sont très utiles pour les personnes qui étudient dans les textes et se servent de ce qu’il écrit pour affiner la compréhension des sujets talmudiques concernés. Cependant, l’aspect technique de certains passages rend la lecture quelque peu ardue aux non-initiés. Mais surtout, la diffusion de ce genre d’ouvrages est limitée.
Au début des années 80, on pouvait trouver des ouvrages abordant des sujets de la Torah associant problématiques talmudiques poussées et réflexions profondes. Ainsi, lorsque le professeur Benno Gross a traduit les deux livres exceptionnels du Rav Y.D Solovetchik (Le Croyant Solitaire, 1978 ; l’Homme de la Halakha, 1981), le public intéressé était présent. Aujourd’hui ces livres sont devenus des classiques. Dans un autre registre, le commentaire sur la Torah du Rav Elie Munk, La Voix de la Torah, est également devenu un ouvrage de référence.
Quel accueil aurait de nos jours ce genre de travaux en français ? Tout d’abord, le marché du livre est saturé, notamment depuis la crise du Covid qui a vu le nombre de manuscrits augmenter considérablement, tout comme le prix du papier. De plus, le développement considérable d’internet et des cours disponibles en vidéos fait que beaucoup préfèrent « regarder » que « lire ». Et même lorsqu’il s’agit de lire, le format se fait plus court. On passe si vite d’une information à une autre, que le format acceptable est celui du « billet » court diffusé sur un réseau social. A l’inverse, un long article de fond décourage d’emblée. Enfin et surtout, le public juif non-hébraïsant a tendance à se tourner vers un judaïsme très « mystique », et/ou vers une approche moderne traduisant les textes de la Torah dans un langage de « développement personnel ».
Cette dernière méthode a été initiée en partie par le Rav Yé’hia Benchetrit. L’objectif de « l’étude » est double : Faire prendre conscience de l’importance de pratiquer les mitsvote, et accéder à l’épanouissement personnel. Les deux sont d’ailleurs complémentaires : En « démontrant » que la clef du bonheur individuel (couple, santé, famille, argent, lâcher-prise, etc.) se trouve dans la Torah, cela incite à s’impliquer concrètement. Cette méthode opère un renversement dans la manière d’étudier : Au-lieu d’examiner les textes et d’en tirer des conclusions pratiques, il s’agit désormais de présenter des paradigmes et de chercher des textes pour les confirmer.
Une telle approche rencontre un franc succès car des problèmes de la vie de tous les jours sont abordés. Il n’est pas demandé de beaucoup réfléchir, car les citations talmudiques sont rapportées les unes après les autres pour conforter le discours. C’est accessible, souvent accompagné d’humour - plus ou moins fin – et le charisme du conférencier ou de l’auteur donne un aspect spectaculaire à l’enseignement. On comprend donc aisément que la majorité soit attirée par une telle parole, plutôt que par de longs écrits nécessitant une concentration optimale afin d’en comprendre quelques lignes.
Cependant, était-ce vraiment mieux « avant » ? Y a-t-il vraiment eu en quarante ans une décadence des générations ? La génération post-68 ne comptait-elle en son sein que des intellectuels à la recherche de sens, alors que nos contemporains se retournent exclusivement vers un discours spectaculaire ou réconfortant ?
En ce qui concerne le rapport actuel au « livre », il est certain que le rapport aux « écrans » a modifié la donne, et que les choses sont donc différentes. Cependant, rien n’est moins sûr quant à la préférence pour un discours qui marque les esprits, par rapport à un discours obligeant à réfléchir. En effet, on trouve déjà un tel constat dans un texte talmudique remarquable :
Rabbi Abahou et Rabbi ‘Hiya bar Abba se sont retrouvés dans une ville. Rabbi Abahou y dispensa un cours de aggada (récits du Talmud), alors que Rabbi ‘Hiya bar Abba y dispensa un cours de Halakha. [Quand les gens apprirent que R. Abahou dispensait un cours de aggada], tout le monde quitta le cours de R. ‘Hiya bar Abba pour aller le voir. [R. ‘Hiya] en fut malade.
[R. Abahou] lui dit : je vais t’illustrer cette situation par une parabole : deux hommes [arrivent en ville]. L’un vend des pierres précieuses [d’une valeur inestimable], alors que l’autre vend des objets de pacotille [de faible valeur mais très prisés]. Vers qui [les gens] vont-ils se ruer ? Chez celui qui vend les objets de pacotille.
(Sota 40a)
Dans le texte rapporté ci-dessus, R. ‘Hiya apparaît comme frustré de voir son public se détourner de son cours pour partir chez R. Abahou. Le premier propose un cours de Halakha alors que le second propose un cours de aggada. Bien qu’il existe des manières d’étudier les aggadote de manière très approfondie, le contexte de l’histoire nous laisse penser qu’il était plutôt question en l’espèce de raconter des histoires avec une portée morale.
Pourquoi R. Abahou, qui est un sage réputé, adopte-t-il une démarche apparemment plus démagogique que talmudique ?
C’est qu’en agissant ainsi, le plus grand nombre se rassemble et se rapproche de la Torah. Le peuple juif n’étant pas composé uniquement d’érudits, il convient de proposer également un discours accessible à tous[1]. En outre, Rabbi Abahou reconnaît la supériorité du cours de R. ‘Hiya en le comparant à des pierres précieuses. Il admet complètement que l’idéal est de pousser les gens à étudier des sujets qui nécessitent concentration et investissement. Sûrement incite-t-il lui-même son public à se diriger vers le Beth haMidrash, et à se plonger vers une réelle étude de la Torah.
Malgré tout, ce texte ne répond pas complètement à la problématique qui nous préoccupe : Est-il opportun de proposer au public juif francophone des publications combinant un strict respect de l’esprit talmudique et de la Halakha, avec une profondeur de pensée ? En effet, deux discours sont présentés ci-dessus : Celui adressé au grand public (aggada) et celui destiné à une minorité capable de s’attarder sur des raisonnements techniques et difficiles (Halakha).
En réalité, cette dichotomie est totalement admise de nos jours dans le monde juif francophone : En parallèle des enseignements « spectaculaires », une minorité active étudie assidument et en profondeur la Halakha au Collel ou au Beth haMidrach. D’autres étudient le daf ha-yomi, consistant à parcourir chaque jour une page de Talmud. A propos de ce dernier exercice, si certains le font en profondeur lorsqu’ils disposent de leurs journées entières pour cela, une majorité se contente de saisir le déroulement général du raisonnement, mais sans interroger pleinement le texte.
Or, même ainsi, il s’agit d’un travail technique et difficile, qui peut s’avérer très utile pour accéder à une connaissance générale du Talmud. L’idéal serait d’avoir le temps d’étudier le daf ha-yomi en parallèle d’une étude approfondie de sujets ciblés. Telle est d’ailleurs l’approche de toutes les Yéchivote : un partage du temps entre la békioute, une étude rapide et complète[2] ; et le i’youn[3], une étude exhaustive obligeant à rester longtemps sur un sujet déterminé.
Il est fondamental que la Halakha soit étudiée de manière approfondie afin d’en comprendre pleinement les mécanismes. Certes, cela n’est pas possible pour tout le monde, et celui qui n’y arrive pas doit au moins connaître les conclusions pratiques pour pratiquer correctement les mitsvote[4]. Cependant, en ce qui concerne ceux qui ont la capacité de le faire, il s’agit le plus souvent d’avrekhim, c’est-à-dire d’hommes mariés étudiant toute la journée au Collel, ou du moins à mi-temps.
Pour ces derniers, quel est l’intérêt d’ouvrages en français ? Quant à l’étude approfondie de la Halakha, les ouvrages en hébreu – et en araméen – sont amplement suffisants. De plus, si un jeune-homme fait téchouva et qu’il ne sait pas étudier directement dans les textes, l’utilisation d’ouvrages d’érudition dans sa langue maternelle risque de le freiner dans sa progression pour apprendre à être autonome dans l’étude. En effet, quelle que soit la langue travaillée, rien ne vaut l’étude dans le texte originel, toute traduction faisant perdre de facto de la précision à l’idée mise sur papier.
Dès lors, quel est l’intérêt de traduire en français des problématiques talmudiques et halakhiques ? D’un côté, l’aspect technique de ce genre d’études risque de rendre la lecture difficile pour le plus grand nombre ; et de l’autre, ceux qui ont la faculté de suivre les méandres du raisonnement talmudique sont plus à l’aise avec des ouvrages en hébreu ; ou tout-au-moins, gagneraient-ils à l’être.
A ce stade, la conclusion logique serait d’arrêter d’écrire en français et de se concentrer sur l’étude « classique » du beth ha-midrach. Cependant, en agissant ainsi, il manquerait quelque-chose. Ou plutôt : Il me manquerait quelque-chose, ainsi qu’à ceux qui, comme moi, ont grandi en se posant des questions existentielles, aussi bien sur le monde que sur la nature humaine.
En effet, un travers que l’on trouve beaucoup chez les ba’alé téchouva est de s’investir pleinement dans l’approfondissement des textes halakhiques, tout en se suffisant de concepts assez simplistes en ce qui concerne la pensée juive. Dès lors, les questionnements qui se posaient avant la téchouva n’ont plus lieu d’être, car balayés par des discours relayant le sens premier des aggadote ou de slogans s’y rattachant : « Tout est pour le bien » ; « les tiraillements internes sont une ruse du yétser hara » ; « le monde a été créé pour Israël » ; etc.[5].
Certains avancent dans leur vie de cette manière et ne s’en portent pas plus mal. D’autres, dont je fais partie, restent alors avec un sentiment de frustration : N’est-il possible d’avoir une réflexion profonde sur la société qu’en lisant Georges Orwell ou Aldous Huxley[6] ? De se façonner une conscience politique qu’en lisant Rousseau ou Montesquieu[7] ? De réfléchir aux mécanismes sous-jacents à notre conscience qu’en lisant Freud ou Lacan[8] ? S’il en est ainsi, pourquoi passer autant de temps à étudier la Torah, pour systématiquement aller chercher ailleurs des réponses aux grandes problématiques du monde qui nous entoure ?
Il me semble au contraire que toutes les idées abordées par les penseurs et les ouvrages cités le sont également dans le Talmud et la littérature rabbinique de manière générale… Mais encore faut-il les percevoir en adoptant une lecture transversale des textes, de laquelle surgit des thèses systématiques constituant la véritable « pensée juive ».
Ainsi, depuis que j’ai commencé à écrire, j’ai cherché à traduire des questionnements existentiels en me fondant exclusivement sur des écrits rabbiniques[9]. Or, pour ce genre de travaux, l’usage du français me semble bien plus adéquat que celui de l’hébreu. Bien entendu, s’agissant de ma langue maternelle, il m’est plus aisé d’écrire ainsi. Mais surtout, car je m’adresse à un public de semblables qui désire avoir accès à une étude authentique de la Torah, tout en abordant des questions à propos desquelles ils avaient l’habitude de lire en français, dans un langage traduisant les idées des thématiques concernées.
Lorsque j’ai créé Le site des études juives, il y a une douzaine d’années, des amis m’ont rejoint pour écrire articles et billets. Il y a aujourd’hui une petite bibliothèque de textes bien référencés, discutant de problématiques diverses, selon l’esprit mentionné ci-dessus. Cependant, avec le temps, l’âge aussi, ainsi que les préoccupations personnelles et professionnelles de chacun, le site a progressivement cessé d’être alimenté.
A ceci s’ajoute un paradoxe interne au principe d’un site internet : Pour se faire connaître aux intéressés, il faut être capable de diffuser correctement sur les réseaux sociaux, et donc de rentrer dans le formatage de notre époque, auquel les articles de fond ne se prêtent pas. Le même constat peut être établi en ce qui concerne la publication de livres : Pour les diffuser, il convient de faire une publicité adéquate, ce qui en plus d’être chronophage et très rarement rémunérateur[10], oblige encore à se plier aux codes de toutes sortes de médias dont l’esprit ne correspond pas au fond de l’ouvrage mis en avant.
Il n’y aura pas de conclusion à cet article : D’un côté, je ressens comme un besoin d’écrire et de continuer à traduire les conclusions de mon limoud en termes d’idées adaptées à un public francophone. D’un autre côté, je suis très dubitatif sur la portée que cela peut vraiment avoir. On pourrait me rétorquer : « Et alors ? Même s’il y a peu de lecteurs véritables[11], qu’y a-t-il à perdre en écrivant ?! ». C’est que l’écriture prend beaucoup de temps, d’autant plus lorsqu’il s’agit de traduire des concepts talmudiques en français et de leur donner une forme intelligible. Cela oblige en amont à bien maîtriser en hébreu le sujet étudié, puis dans un second temps à l’adapter en français. Il s’agit d’un travail colossal … Im irtsé Hachem.
[1] Cf. cette idée détaillée dans le commentaire du Béér Chéva (Rav Yissakhar Eilenburg ; Pologne 1550-1623) sur Sota 49a, s. v. « véihyé shémé rabba déaggadta ».
[2] Littéralement « baki » signifie « expert ». Il s’agit donc d’obtenir une expertise générale en accumulant les connaissances sur le Talmud.
[3] On traduit habituellement « i’youn » par « approfondi ». Il me semble que ce mot vient de « ‘ayin », «œil », car celui qui étudie en profondeur arrête ses yeux un moment sur le passage en question.
[4] Selon le Rav Shnéour Zalman de Lyadi (1745-1813), la mitsva d’étudier « toute la Torah » est composée de deux facettes complémentaires : Certes, il convient d’approfondir chaque sujet de la Torah, et à ce propos l’étude est infinie. Cependant, en parallèle de ce travail de fond, il importe de connaître tous les sujets de Halakha dans les grandes lignes afin de savoir correctement pratiquer les mitsvote (Shoul’han ‘Aroukh HaRav, Yoré Déa, Hilkhote Talmud-Torah 1, 5).
[5] Le Rambam, dans son introduction à la Michna (perek ‘helek), fustige les prédicateurs considérant que les récits rabbiniques doivent être compris dans leur sens premier. Ces derniers ne pensent pas qu’il puisse exister un sens caché et se contentent de rapporter ces récits tels quels, sans tenter d’approfondir leurs messages. Le célèbre commentateur de la Michna ne ménage pas ses critiques à l’égard de telles personnes. Pour lui, ceux qui ne font pas l’effort de se détacher du sens littéral représentent la catégorie des «pauvres d’esprit». En expliquant de la sorte les écrits rabbiniques, les partisans de ce système d’étude rabaissent les Sages en croyant les exalter car ils font passer le peuple juif pour un peuple de sots, alors que les préceptes de la Torah doivent originairement montrer aux nations que le peuple juif est un peuple à l’intelligence élevée, comme le prouve l’intelligence de leurs lois.
[6] Georges Orwell, La ferme des animaux (1945) et 1984 (1989) ; Aldous Huxley, Le meilleur des mondes (1932). Il y a bien entendu pléthore de références à mentionner en ce qui concerne les analyses de la société dans la littérature. J’ai choisi de citer ces ouvrages de référence connus du grand public, mêlant dystopies et réflexions sur la société.
[7] Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social (1762) ; Montesquieu, De l’esprit des Lois (1748). Là encore, bien d’autres ouvrages pourraient être mentionnés, mais il me semble que ces derniers ont l’avantage d’être les deux plus connus, ayant encore une répercussion sur le modèle politique occidental actuel.
[8] Sigmund Freud (1856-1939) et Jacques Lacan (1901-1981) sont les deux auteurs ayant le plus influencé les réflexions modernes liées à la psychanalyse. Ici encore, il s’agit des deux noms les plus connus, mais il y a évidemment aussi pléthore d’ouvrages proposant des réflexions sur l’exploration de l’inconscient et du subconscient.
[9] Dans La loi juive dans tous ses états (2013), je propose une réflexion systématique et assortie d’exemples concrets sur l’importance du juridique dans la Torah. Dans Une identité juive en devenir (2015) et La conversion au judaïsme (2021), les textes étudiés permettent d’apporter un éclairage sur les questionnements identitaires du peuple juif. Dans Une lecture du livre de Job (2018), c’est l’aspect théologique qui est mis à l’honneur, avec le rapport à la foi et à la providence divine. Enfin, avec Leçons de vie (2023), l’analyse des récits du sefer Béréchit, et notamment des interactions entre les personnages bibliques, permet de faire émerger une analyse psychologique de l’humain en général. Dans tous ces ouvrages, bien que les thématiques soient différentes, la démarche est proche : Analyser les textes - notamment talmudiques – afin d’en extraire une pensée construite et systématique (livres publiés aux éditions Lichma).
[10] La triste réalité des écrivains – tous genres concernés – est que la grande majorité des auteurs payent pour se faire éditer, et arrivent à peine à rentrer dans leurs frais.
[11] En ce qui concerne les ouvrages, certains auteurs ayant un esprit commercial et/ou une conviction profonde quant à l’importance de diffuser leur pensée vont utiliser beaucoup d’énergie à vendre eux-mêmes leurs ouvrages, que ce soit en organisant des conférences, ou tout simplement, en « plaçant » leur « produit » dès qu’ils rencontrent une connaissance. Si celui qui sait être convaincant arrive effectivement à vendre et à rentrer dans ses frais, voire à faire du bénéfice, l’acheteur à qui on a un peu « forcé la main » risque de ne pas lire le livre, ou de vite l’abandonner s’il ne correspond pas à ses propres aspirations.
Quant à la diffusion d’articles sur internet, l’illusion des « clics » sur les réseaux sociaux peut faire croire que tant de personnes ont lu l’article, alors qu’une grande partie de ceux qui y ont accédé n’ont lu que le titre, ou les premières lignes avant de passer rapidement à autre chose.