Démons et mauvais esprit
Démons et mauvais esprit
dans la pensée juive et la Halakha
par Yona Ghertman
Le Talmud et le Midrash regorgent d’anecdotes fantastiques. Notre article cible deux phénomènes particuliers revenant à plusieurs reprises dans la littérature rabbinique : Les démons (shédim) et le mauvais esprit (roua’h r’a). Il s’agit dans le cadre de cette étude de mettre en avant d’une part le lien existant entre les éléments paranormaux et la Halakha, et de l’autre, les différences importantes de lecture entre les « mystiques » acceptant les textes surnaturels selon leur sens littéral, et les « rationalistes », limitant pour beaucoup, voire totalement, leur portée.
Notre problématique est double :
- Quel est l’intérêt d’une thèse rationaliste ? Pourquoi certains commentateurs du Talmud ont-ils éprouvé le besoin d’avertir leurs lecteurs de ne surtout pas prendre à la lettre les récits mettant en scène démons et autres interventions extraordinaires ?
- À l’inverse, pourquoi des commentateurs pourtant parfaitement cartésiens dans leurs développements, acceptent-ils sans sourciller l’idée qu’une force malfaisante puisse s’en prendre aux humains ? Dieu n’est-Il pas la Cause des maladies comme de la guérison, de la mort comme de la vie ? Pourquoi déléguerait-Il Son pouvoir à des êtres présentés comme « mauvais », qui auraient une sorte d’autorisation d’agir dans certains cadres bien précis, sans considération de la piété de leurs victimes ?
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021
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